[Vidéo] “Pognon de dingue” : La vraie signification des propos de M. Macron

🔴 Que révèle la sortie orchestrée d’Emmanuel Macron sur le “pognon de dingue” des minima sociaux ? Monique Pinçon-Charlot explique la véritable signification de cette phrase.

👉 En savoir plus : L’holocauste écologique et sa finalité pour la bourgeoisie, expliqués par Monique Pinçon-Charlot

🔥 Monique Pinçon-Charlot est sociologue, ancienne directrice de recherche au CNRS et spécialiste reconnue de la grande bourgeoisie française. Auteure de nombreux ouvrages, avec son mari Michel Pinçon, dont Grandes fortunes : Dynasties familiales et formes de richesse en France, Les Rothschild. Une famille bien ordonnée, La violence des riches et Le Président des ultra-riches : Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron, publié en janvier 2019.

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49.3

Ainsi le gouvernement a franchi le Rubicon en utilisant, hier, l’arme dévastatrice du 49.3, qui pourrait bien lui exploser dans les mains. Soyons clairs : si Edouard Philippe se trouve en première ligne, c’est bien Emmanuel Macron qui décide des manœuvres, en ayant présidé le Conseil des ministres extraordinaire du samedi 29 février, duquel est issu le choix du 49.3, qui permet de faire adopter un projet de loi sans vote de l’Assemblée nationale.

Notre système de retraites par cotisation et socialisation des richesses produites par le travail, référence depuis 75 ans de la protection des seniors dans le monde, vient donc d’être mis à sac en un temps record contre l’avis des Français, des organisations syndicales des salariés et de toutes les oppositions. Les soldats d’Emmanuel Macron, qui a lui-même concédé être entré à l’Elysée « par effraction », n’ont aucun argument démocratique pour justifier un tel saccage, qui reviendra – dans un pays qui n’a jamais produit autant de richesses – à repousser l’âge de départ et baisser les pensions, deux éléments auxquels le candidat d’En Marche avait juré de ne pas toucher.

Mais la bataille des retraites est loin d’être terminée. Si le Président, son gouvernement et sa majorité de godillots croient arriver au bout de leur peine, ils se fourrent le doigt dans l’œil.

Premièrement, le combat parlementaire se poursuivra, car M. Macron a eu la mauvaise idée de séparer en deux lois sa réforme. Une loi organique, concernant le financement et qui intégrera le calcul de l’âge d’équilibre, du prix et de la valeur du point, sera examinée par l’Assemblée nationale dès la semaine du lundi 2 mars. Or, l’article 49.3 de la Constitution ne peut être employé qu’une fois par session parlementaire, peu ou prou l’année scolaire. Si l’opposition parlementaire multiplie à nouveau les amendements, l’enlisement du débat à l’Assemblée permet au débat dans le pays de se poursuivre, et de gagner un temps précieux pour l’essentiel : le combat social.

Le mouvement social, dont les travailleurs en grève forment la pointe tranchante, va monter en puissance dans les heures et les jours à venir, après avoir été tant banalisés par les médias bourgeois. Hier, à l’annonce de l’utilisation du 49.3, des rassemblements spontanés ont réuni des milliers de manifestants à travers la France. D’ores et déjà des Assemblées Générales de salariés, réunis dans les entreprises ou les Bourses du Travail, ont décidé la grève dès demain matin lundi. Une réaction en chaîne peut aboutir, si les mobilisés s’adressent aux mobilisables, par le rassemblement massif des Français autour de moyens d’action renouvelés et graduels, au blocage du pays. C’est là la seule voie vers la victoire, un chemin de crête qui pousserait la grande bourgeoisie à ordonner à Macron de retirer sa réforme, dont le bénéfice financier serait moindre que les pertes colossales dues à l’arrêt de la production et la circulation de marchandises dans l’hexagone et les territoires d’Outre-mer.

Enfin, le 49.3 restera comme une marque indélébile du quinquennat de M. Macron, dont l’impopularité l’a pratiquement disqualifié de la victoire en 2022. Il ne s’agit pas de jouer à Nostradamus, c’est pourquoi la bataille populaire, aujourd’hui, sur le terrain est de loin la plus importante. Mais la question de la proposition politique, qui a déjà pris forme avec l’exigence d’un référendum sur la réforme des retraites, devra se poser comme débouché logique à la séquence en cours. Laquelle a placé Philippe Martinez comme opposant numéro un à Emmanuel Macron, chose bienvenue pour faire taire le faux duel et vrai duo entre l’actuel Président et Le Pen.

C’est bien dans le temps présent que nous devons agir, sans calculs d’apothicaire. Partout, la question de la grève doit se poser, tout comme celle du blocage des axes de ressources et de marchandises. Et si la victoire n’est pas immédiate, le mouvement de mobilisation lui-même aura transformé le quotidien de milliers, voire de millions de travailleurs, en formation, actifs ou retraités, qui auront fait entendre leurs voix, fraternisé et réveillé le destin populaire de la France.

[Vidéo] Réforme Macron : Bernard Friot précise l’enjeu de classe des retraites

🔴 « La lutte de classe se joue à l’intérieur de la répartition » : Bernard Friot met en perspective historique l’attaque contre la notion fondamentale de retraite comme salaire continué, que constitue la réforme Macron avec l’instauration d’un système par points.

🔥 Bernard Friot est économiste et sociologue, professeur émérite à l’université Paris-Nanterre. Fondateur de l’association d’éducation populaire Réseau salariat, initiateur de l’idée de salaire à vie, qui s’oppose en tous points au revenu de base, qu’il dénonce comme « la roue de secours du capitalisme, Bernard Friot est l’auteur de Vaincre Macron (La Dispute, 2017) et Le travail, enjeu des retraites (2019).

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[Vidéo] La lutte des classes agricoles

🔴 80% des terres appartiennent à 20% des agriculteurs : le monde paysan est divisé en deux classes qui s’opposent, témoigne Olivier Morin, comme le révèle l’attitude des syndicats agricoles vis-à-vis du mouvement des travailleurs contre la réforme des retraites du gouvernement Macron.

🔥 Olivier Morin est agriculteur et ancien journaliste au service politique de l’Humanité. Il a suivi de près la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron pour le quotidien national, avant de revenir à la terre en 2019 comme paysan-éleveur de la Brenne, en conversion vers l’agriculture biologique.

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[Vidéo] Retraites : Franck Lepage décortique la propagande gouvernementale

🔴 Franck Lepage décortique la propagande gouvernementale autour de la réforme des retraites, qui permettrait un système “universel”, de “justice sociale” et d'”équilibre”, des mots à contre-attaquer.

🔥 Franck Lepage est militant de l’éducation populaire. Il s’est fait connaître par ses “conférences gesticulées” dans lesquelles il déconstruit l’idéologie dominante, son expérience de travailleur social et qu’il propose à chacun d’exercer, à travers des ateliers, à partir de son vécu propre.

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[Vidéo] Le but réel de la réforme des retraites du gouvernement Macron

🔴 Quel est le but réel de la réforme Macron des retraites par points, derrière les beaux discours du gouvernement ? Benjamin Amar fait le point sur cette attaque inédite contre le système solidaire par répartition, hérité de la Résistance.

🔥 Benjamin Amar est professeur d’histoire à Créteil et membre de la Commission exécutive confédérale de la CGT. Figure médiatique défendant les intérêts des travailleurs, il n’hésite pas à croiser le fer avec les éditorialistes libéraux et réactionnaires.

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[Vidéo] La Sécu, des origines aux attaques de Macron

🔴 Retraites, assurance-chômage : Mise en perspective historique des attaques contre la Sécurité sociale, aberration aux yeux des forces capitalistes et libérales. Pour Fabien Gay, il s’agit à la fois d’une guerre idéologique, d’un tour de passe-passe de l’argent et d’une magouille formidable.

🔥 Fabien Gay est sénateur PCF de Seine-Saint-Denis. Il s’est fait connaître en dénonçant dans l’hémicycle les 100 milliards du CICE versés sans contrepartie ni création d’emploi et en prenant en main au Sénat le scandale des “faux steaks” envoyés aux associations caritatives et destinés aux plus démunis.

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Propagande

« Retraites : la main tendue de Macron » titre LCI ce mardi 27 août après-midi. « C’est la mère de toutes les réformes » prévient Julien Arnaud, journaliste politique de la chaîne d’info en continu. « Clairement un changement de méthode », abonde la présentatrice Bénédicte Le Chatelier, tandis que le bandeau de l’émission fait l’éloge de « la méthode douce ». Et sur les autres chaînes, c’est du même tonneau.

La raison d’un tel discours médiatique ? Les propos d’Emmanuel Macron, dans l’interview qu’il a donnée lundi soir, selon lesquels il « privilégie » désormais d’agir sur « la durée de cotisation », et non plus sur un hypothétique âge de référence, ou « âge-pivot ». Ce dernier était l’une des propositions-phares du rapport de Jean-Paul Delevoye, que le gouvernement reprenait jusqu’alors à son compte.

« La méthode douce », « la main tendue » se traduisent également par la volonté affichée par l’exécutif d’organiser une grande « concertation » des Français. Une mascarade que nous avons démontée la semaine dernière, la porte-parole du gouvernement ayant déclaré qu’ « un certain nombre de principes édictés par le gouvernement sont des principes intangibles ».

Le fait qu’Emmanuel Macron privilégie la durée de cotisation signifie-t-il vraiment un « changement de méthode » ? Rien n’est moins vrai. Le véritable « principe intangible » de la réforme des retraites, outre le système par points, tient en quelques mots : tous les Français devront travailler plus longtemps. Que ce soit par le levier d’un « âge-pivot » ou par celui de l’augmentation du nombre de trimestres pour prétendre à la même pension qu’auparavant, ne change strictement rien pour les travailleurs de France.

Le Président de la République a menti pendant la campagne présidentielle, quand il écrivait noir sur blanc dans son programme : « Je ne toucherai pas à l’âge de départ, ni au montant des pensions ». Car la réforme des retraites qu’il nous prépare touchera aux deux : vous devrez travailler plus longtemps, et vos pensions seront plus basses. Toutes les projections, même celles des économistes libéraux, admettent ces deux réalités.

Macron, qui file le parfait amour avec Nicolas Sarkozy à la faveur de l’été, s’inspire de l’ex-Président dont la réforme la plus dure fut celle des retraites, qui souleva en masse les foules à l’automne 2010. Comme lui, Macron assène deux mensonges pour faire passer la pilule : nous vivons plus longtemps, et les caisses sont vides. L’espérance de vie globale des Français stagne depuis 2012, quand elle ne baisse pas carrément ; et si les caisses sont vides, c’est parce que le patronat fraude la Sécu, à hauteur d’au moins 20 milliards d’euros de cotisations chaque année. Soit deux fois le montant du déficit du système de retraites en 2022, selon les projections pessimistes du Conseil d’orientation des retraites, qui ne prévoient ni un retour au travail des plus de six millions d’inscrits à Pôle Emploi, ni l’égalité salariale entre les femmes et les hommes – qui rapporteraient tous deux des dizaines de milliards d’euros à la Sécurité sociale. La main tendue du Président ressemble davantage à un bras d’honneur.

Revenons sur le principe absolu de la réforme : travailler plus longtemps. L’âge de départ effectif à la retraite chez les salariés du privé se situe à 63 ans en moyenne, un peu moins dans le secteur public où les professions mieux protégées sont nombreuses – infirmiers, soldats, policiers entre autres. Tous les métiers seront alignés sur la pire situation : « l’équité » sauce Macron. L’espérance de vie en bonne santé en France s’établit à 64,1 ans chez les femmes et 62,7 ans chez les hommes. Faire travailler tout le monde plus longtemps, donc au-delà des 63 ans effectifs, c’est franchir un seuil vital.

La réforme des retraites est bien « la mère de toutes les réformes », et constitue une bombe. Elle a été placée là par Emmanuel Macron et ses ministres, mais ces derniers « tenteraient de la déminer » selon la propagande des médias libéraux, acquis à la cause patronale et macroniste. Plus fort que le pompier-pyromane, le terroriste-démineur.

Combattre la réforme des retraites est la mère de toutes les batailles. Syndicats, gilets jaunes, militants politiques et associatifs peuvent se préparer à un combat dur, qui exigera du courage et de la persévérance, mais grâce auquel nous pouvons faire reculer le chef de l’État et son gouvernement infernal – une déroute dont ils ne se relèveraient pas. Tous les travailleurs de France sont concernés. Tous ont le pouvoir, par leur mobilisation collective, de mettre K.O Macron.

Mensonges

Aujourd’hui, le gouvernement a annoncé sa volonté d’organiser une « concertation » des Français sur sa réforme des retraites. Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités, ce matin sur BFMTV, puis Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, à la sortie du premier Conseil des ministres de la rentrée, l’ont confirmé.

Que se cache-t-il derrière cette consultation ? En apparence, donner la parole aux Français pour qu’ils puissent donner leur avis et co-élaborer la réforme des retraites, l’une des principales réformes du quinquennat Macron. En apparence seulement. Car, derrière le vernis du « dialogue » et de la « concertation », se trouve en réalité un énième exercice de « pédagogie », pour faire passer la pilule d’une réforme profondément injuste qui va baisser la pension de millions de retraités français.

A une première question d’un journaliste, Sibeth Ndiaye affirme que « l’objectif [de la consultation] est à la fois de présenter les principes de cette réforme aux Français et de les faire réagir sur ces différents principes ». Interrogée pour savoir si « des paramètres-clés de cette réforme des retraites pourront changer à l’issue de cette concertation, s’il s’avère qu’il y a une franche hostilité marquée par les Français sur certains points de la réforme », la porte-parole du gouvernement lève le voile : « il y a un certain nombre de principes qui ont été édictés par le gouvernement, et d’ailleurs débattus dans le cadre de la campagne présidentielle […] ces principes-là sont des principes intangibles. »

Ces principes ? Le système par points, instaurant un nouveau calcul des pensions qui représentera un manque à gagner de plusieurs dizaines d’euros par mois, donc plusieurs centaines d’euros par an pour la majorité absolue des (futurs) retraités ; la mise en place d’un « âge d’équilibre » à 64 ans, qui risque de devenir l’âge légal minimum dans un avenir proche ; « allonger la durée de travail pour l’ensemble des Français », « faire en sorte que les Français travaillent plus longtemps » : « ces principes-là sont des piliers de cette réforme », toujours selon les déclarations de Sibeth Ndiaye cet après-midi.

Le principe voulant que « les Français travaillent plus longtemps » s’appuie sur une justification : « nous vivons plus longtemps ». La hausse de l’espérance de vie est-elle un phénomène immuable ? Absolument pas. Les progrès de la médecine et la diminution du temps de travail sont les deux causes majeures de l’allongement de la vie des Français. Les deux sont totalement remises en question par les réformes ultra-libérales des gouvernements successifs. L’accès aux soins, auquel la sélection par l’argent fait de plus en plus barrage, n’est plus garanti pour les travailleurs modestes, en raison du démantèlement des services publics de la santé, qu’il s’agisse des fermetures de services dans les hôpitaux, de la dégradation de la qualité de la prise en charge dans ces établissements, comme du remboursement de la Sécurité sociale constamment en baisse. Le temps de travail s’allonge, dans la semaine, l’année et l’ensemble de la vie, ce qui a pour effet, combiné à des cadences de plus en plus soutenues et un management purement comptable, d’épuiser les employés et travailleurs « indépendants ».

C’est ainsi que l’espérance de vie des femmes a légèrement baissé, en France, en 2012, avant de nettement reculer, pour les femmes et les hommes, en 2015. C’est le sens de l’Histoire et du progrès humain qui s’inverse, au seul profit de la classe capitaliste qui a intérêt à la fois à l’augmentation du temps de travail, à la fois au démantèlement du service public de la santé. L’espérance de vie en bonne santé, enfin, recule dans notre pays, « en-dessous de la moyenne européenne » d’après un article du Monde du 19 février 2019, pour s’établir à 64,1 ans chez les femmes et 62,7 ans chez les hommes. Autrement dit, ils veulent nous faire travailler au-delà de cette limite.

Faire bosser les travailleurs de France plus longtemps pour une retraite plus petite, tel est le principe de cette réforme. C’est vrai pour tous les salariés aux revenus modestes, encore plus pour les masses de travailleurs aux périodes d’emploi hachées, comme cela devient la norme aujourd’hui, et toujours plus pour les professions jusqu’à présent relativement protégées, par l’alignement de toutes les situations sur la pire, un « principe d’équité » cher au gouvernement Macron. Les médecins, les infirmiers, les chauffeurs de poids-lourds, les ouvriers du BTP (bâtiment et travaux publics) ou de l’industrie, les agriculteurs : tous devront travailler jusqu’à 64 ans pour espérer toucher leur retraite.

« Le souci du gouvernement », selon Sibeth Ndiaye, « est de faire en sorte que le grand public connaisse dans le détail cette réforme, connaisse la situation qui est celle de notre pays », pour que les Français « en conscience, en compréhension totale, puisse se saisir du contenu de cette réforme ». Cela ressemble à un grand numéro de communication dont nos dirigeants ont le secret, pour tenter, aux frais du contribuable, de faire accepter une réforme injuste pour l’écrasante majorité des Français.

Revenons, pour conclure, sur deux affirmations mensongères de la porte-parole du gouvernement.

Primo, les principes de la réforme ont été « débattus dans le cadre de la campagne présidentielle ». Dans le programme d’Emmanuel Macron pour 2017, les retraites sont en effet évoquées, et voici ce qui apparaît : « Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions. » Les deux sont pourtant au cœur de cette réforme, constituant une attaque en règle contre les Français qui vivent de leur travail, pire encore que la réforme Fillon de 2010 qui avait mis plus de quatre millions de manifestants dans les rues.

Secundo, « la situation qui est celle de notre pays » justifierait absolument, comme c’est subtilement sous-entendu par Sibeth Ndiaye, la réforme qu’ils nous concoctent. Ainsi, le « déséquilibre » du système de retraites actuels serait insoutenable au regard des finances françaises. Un rapport du Conseil d’orientation des retraites, qui a « fuité » dans la presse le 11 juin 2019, fort opportunément pour le gouvernement, alerte sur un « déficit deux fois plus important que prévu en 2022 ». Son montant ? 10 milliards d’euros, amenés à croître dans les années suivantes. Bien sûr, ça paraît être une somme insurmontable. Pourtant, comme nous l’avons vu hier, le montant de la fraude patronale, si l’on recoupe différentes études dont le sérieux est prouvé, atteint au bas mot 217,9 milliards d’euros chaque année, en France. Si la classe capitaliste s’acquittait de ses devoirs, ne serait-ce que fiscaux, les travailleurs de notre pays pourraient partir à la retraite avec de meilleures pensions, pour tous, à 60 ans maximum. Ce n’est pas l’avis du gouvernement d’Emmanuel Macron, dont la porte-parole a déjà déclaré qu’elle « assume parfaitement de mentir pour protéger le Président », et qui va maintenant gentiment vous « l’expliquer ».