[Vidéo] Benjamin Amar éclate l’extrême-droite comme “alternative au système”

🔴 Marine Le Pen, alternative à Macron et soutien des grévistes ? Benjamin Amar éclate le mythe de l’extrême-droite proche des travailleurs et restitue, à travers des exemples historiques et l’actualité la plus récente, son rôle véritable de supplétif du capitalisme en crise.

🔥 Benjamin Amar est professeur d’histoire à Créteil et membre de la Commission exécutive confédérale de la CGT. Figure médiatique défendant les intérêts des travailleurs, il n’hésite pas à croiser le fer avec les éditorialistes libéraux et réactionnaires.

📣 Un Pognon de Dingue est un film-documentaire sur les lourdes inégalités de patrimoines privés en France, pour mettre en lumière la nature réelle de notre société dans l’ombre de Macron.

➡️ Abonnez-vous à notre chaîne pour ne pas passer à côté de nos prochaines vidéos !

Fruits

En à peine deux ans, le « nouveau monde » de Macron s’est gâté. Sa politique a provoqué désillusion et colère chez les travailleurs de France. Seuls les très riches, propriétaires des médias comme des instituts de sondage, y trouvent leur compte, et continuent de faire la publicité du Président et de son mouvement. C’est ainsi qu’a été imposé le même duel qu’au second tour de 2017, ultra-libéraux contre ultra-réactionnaires, deux courants de la droite française qui ont mutuellement intérêt à cette confrontation factice.

Confrontation factice parce que, derrière les discours, ils ont tant de choses en commun. Le RN veut refuser à tout navire ayant secouru des migrants, dans cet immense tombeau qu’est devenue la Méditerranée, d’accoster en France ? Macron le fait déjà. Le Pen veut donner plus de « libertés » au patronat, imposer les accords d’entreprise contre les conventions collectives, supprimer une grande part des cotisations sociales, programmant ainsi la mort de la Sécurité sociale ? Macron mène cette politique. Le Président cherche à museler les journalistes, les empêcher par la loi de mener des enquêtes jugées trop subversives, leur interdire les coulisses du milieu d’affaires où se décident les grandes destinées de notre société ? Le RN a aussi voté, au Parlement européen, la directive instituant le secret des affaires. La droite libérale s’oppose à toutes les mesures écologiques fortes visant à réduire les émissions de CO2 et affaiblir les lobbies œuvrant contre la santé publique ? Le RN également.

Le nouveau monde de Macron se gâte, et lorsqu’il tombera, le capitalisme dans son état de pourrissement suprême offrira le pouvoir à l’extrême-droite. C’est, du moins, ce que préparent les milliardaires composant la bourgeoisie moderne, préférant donner des tribunes à des idéologues toujours plus violents envers les immigrés réels ou supposés, pour mieux diviser les travailleurs, plutôt qu’à des chercheurs ou des journalistes apportant une analyse rationnelle des contradictions de l’ordre établi. La raison est moins vendeuse que l’horreur, dans une société malade de l’absence, entre autres, d’instruction civique, tant par l’école que par les médias de masse. Et là où l’horreur dresse les « catégories » des classes populaires les unes contre les autres, la raison risque de les unir face aux véritables oppresseurs, qui ne sont autres que… les milliardaires. Les choses se tiennent.

Face au rouleau compresseur capitaliste, demeure un espoir. Grâce à toutes les résistances et les solidarités, quotidiennes et au long cours, des graines ont été semées et le sont encore. A la faveur d’un rayon de soleil, des fleurs en sortiront, annonçant, pour les exploités, les opprimés de notre pays et de notre monde, la fin d’un hiver semblant éternel. Elles donneront de beaux fruits, gorgés du travail de multiples générations humaines, qui étancheront la soif d’émancipation et de justice de tous les peuples. Le chemin de la nature est long et sinueux mais finit, toujours, par aboutir.

Secret

Il y a moins d’un an, en juin 2018, le Parlement français a adopté définitivement la loi transposant dans le droit national la directive européenne sur le « secret des affaires ». Cette dernière avait été votée par toute la droite du Parlement européen, députés du Rassemblement National compris, et c’est à nouveau toute la droite, RN inclus, qui l’a fait entrer dans la législation française.

Le secret des affaires avait déjà cours, mais il est désormais inscrit dans le marbre. Les journalistes enquêtant sur les pratiques illicites ou injustes des puissantes multinationales sont priés d’aller voir ailleurs. Le règne de l’argent et de ceux qui le détiennent en masses, prêts à tout pour le conserver ou en agrandir encore le volume, se renforce. Le secret est le prix à payer, disent les serviteurs du pouvoir capitaliste, pour « protéger » les entreprises tricolores, engagées dans la compétition économique internationale, quitte à empêcher toute transparence et toute investigation.

« J’assume parfaitement de mentir pour protéger le Président », affirmait Sibeth Ndiaye, alors conseillère presse de l’Elysée, à l’Express en juillet 2017. Son zèle a été récemment récompensé par sa nomination au poste de porte-parole du gouvernement. Le secret d’État, qui classifie les dossiers sensibles pour en dissimuler les enjeux et les faits aux citoyens, notamment dans le domaine militaire, s’est ainsi élargi aux cercles du pouvoir politique. M. Macron peut décider de tout, du moins dans le périmètre de ce que les ultra-riches jugent acceptable, il n’est pas tenu de rendre des comptes au peuple.

Les simples citoyens et employés, en revanche, n’ont plus aucun secret pour les « géants » du numérique et les États les plus riches. La collecte de données personnelles est soigneusement effectuée par les grandes firmes, en premier lieu les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, cinq entreprises privées étasuniennes. Votre smartphone, allumé ou en veille, enregistre en permanence les discussions ambiantes avec vos amis et vos proches, puis envoie ces enregistrements sonores aux propriétaires des applications installées. Le plus souvent, sans que l’utilisateur en ait conscience. Vous pouvez faire le test : parlez d’un produit qui vous intéresse à proximité de votre téléphone, et les publicités à son sujet apparaîtront dans votre fil d’actualité sur les réseaux sociaux ou sur Google.

État de santé, projets familiaux, difficultés personnelles… Les multinationales et parfois les services de renseignement, NSA en tête, savent tout de votre vie. Ce n’est être ni paranoïaque, ni complotiste que de constater et dénoncer cette surveillance généralisée, « préventive », préalable à tout écart. La seule technique permettant d’y parer aujourd’hui est la sécurisation des communications, via une messagerie cryptée ou un serveur DNS. Pendant ce temps, les classes populaires sont maintenues dans l’ignorance de ce qui se trame dans les coulisses du pouvoir, économique et politique. Le monde marche sur la tête.

L’intimité de chacun mérite d’être préservée. Le secret entourant le monde des affaires mérite d’être brisé.

Invité

Nathalie Loiseau, tête de liste LREM aux élections européennes, a de nouveau brillé ce soir. “Personne ne doit rentrer en Europe s’il n’y est pas invité”, a-t-elle osé.

Après le “Blitzkrieg”, la “romanichelle”, et sa liste à Sciences Po, elle démontre qu’elle est d’extrême-droite à l’insu de son plein gré. Ses sorties fétides provoquent une polémique saine car elle dévoile le vrai visage du parti présidentiel et d’Emmanuel Macron. Ce n’est pas un rempart contre le RN, c’est un marche-pied pour le RN.

En matière migratoire, tous ne sont pas invités. Les simples travailleurs, parfois très qualifiés, fuyant la guerre ou la famine ne sont pas les bienvenus. Quand ils ne se noient pas dans la Méditerranée, ils sont traqués et expulsés comme des criminels. A contrario, les très riches et les monarques peuvent venir des pays les plus rétrogrades au monde, où ils entretiennent la barbarie, ils sont accueillis à bras ouverts par nos élites.

Macron, quant à lui, a été “invité” à l’Élysée par la classe capitaliste. Cette dernière, qui règne en maître sur les milieux d’affaires, les marchés financiers, l’industrie médiatique, a placé le jeune énarque au rang de chef d’État. Un autre genre d’invitation.

Quant à nous, jeunes journalistes, chercheurs, techniciens à l’origine du documentaire “Un Pognon de Dingue”, qui retracera l’enquête sur la fortune perdue de monsieur Macron, nous nous invitons sans convocation dans l’actualité nationale. Aucun actionnaire n’est invité cependant, nous avons fait le choix de nous constituer en association à but non-lucratif. Nous vous invitons à participer au financement populaire* car nous n’aurons d’engagements ni envers un grand titre de presse ou une chaîne de télé, ni envers une banque, mais uniquement devant vous.

Nous nous invitons dans l’espace médiatique et nous parviendrons à le bousculer pour obliger Macron à répondre sur ce qu’il a fait de son argent. Ses leçons méprisantes aux gens modestes, dont nous sommes, sur les “efforts” et la “responsabilité”, lui reviendront comme un boomerang.