Ils pourront compter sur Me Dupond-Moretti pour les défendre.
[Vidéo] 🔴 Covid-19 : Bernard Friot analyse et propose 🔴
⭕️ Bernard Friot, économiste et sociologue, répond aux questions de Benoit Delrue, co-réalisateur du film Un Pognon de Dingue.
🔥 Hôpital, confinement, récession… Quelle analyse et quelles réponses apporter à la crise que nous vivons ? C’est l’enjeu de cet entretien exclusif pour nos abonnés.
➡️ Abonnez-vous à notre chaîne Un Pognon de Dingue pour ne pas passer à côté de nos prochaines vidéos.
🎬 Participez à la production de notre long-métrage documentaire grâce à notre cagnotte : https://www.helloasso.com/association…
Trombinoscope du Gouvernement “En Guerre”
Toutes nos excuses aux absents.
Les criminels au pouvoir
Par Benoit Delrue, co-réalisateur d’Un Pognon de Dingue
⬇️ ⬇️ ⬇️
« Nous sommes en guerre ». Le Président Macron a répété solennellement ces mots, lundi soir. Oui, il y a une guerre contre le coronavirus, durant laquelle les travailleurs médicaux, docteurs, infirmiers, aides-soignants se trouvent en première ligne, au péril de leurs vies.
Mais dans cette guerre, de quel côté se trouve le Président des Riches ? M. Macron a beau jeu aujourd’hui de chanter les louanges de ces « services en-dehors des lois du marché », lui qui n’a jamais cessé de démanteler la protection sociale des Français pour la livrer aux appétits féroces de la classe capitaliste.
L’hôpital public, déjà au bord de la rupture, se prend de plein fouet la crise sanitaire du coronavirus. Les sous-dotations, le sous-équipement, le sous-effectif, les fermetures de lits par milliers ces dernières années ont ouvert une plaie béante sur laquelle les maigres plans de Mme Buzyn et M. Véran agissent comme un pansement superflu.
Aux soignants qui l’interpellaient, M. Macron trouvait juste de rétorquer qu’il n’existe « pas d’argent magique ». Maintenant que l’épidémie de Covid-19 déferle sur notre territoire, provoquant le krach boursier le plus grave de l’histoire du CAC 40 et des mesures de confinement jamais prises jusqu’alors, le Président vient de trouver 300 milliards d’euros.
Trois cents milliards d’euros pour l’hôpital public ? Non : pour combler le manque à gagner des multinationales ! Quand le Président des Riches sort le carnet de chèque, il ne faut pas s’attendre à une bonne surprise. Il paye avec l’impôt des travailleurs les pertes de la bourgeoisie, comme l’avait fait M. Sarkozy lors de la crise bancaire en 2008.
Vendredi 20 mars, nous avons un avant-goût des mesures drastiques du gouvernement En Marche pour « relancer » ou « maintenir » l’économie : ceux qui n’ont que leur force de travail pour subsister seront à nouveau les sacrifiés. Allongement du temps de travail, renoncement aux congés payés figurent au programme.
Pour un confinement de quinze jours, la loi d’urgence prévoit d’obliger les salariés à poser une de leurs cinq semaines de congés payés. Du tout-cuit pour le grand patronat. Quand le confinement sera inévitablement reconduit pour atteindre 45 jours, à combien de semaines de congés payés nous obligeront-ils à renoncer ?
M. Macron pousse l’hypocrisie à son paroxysme en sermonnant les Français pour qu’ils restent chez eux, unique moyen de sauver des vies, tout en envoyant ses ministres Le Maire et Pénicaud exiger des salariés qu’ils se rendent au travail. Ils ont même mis, le 20 mars, une prime de 1.000 euros sur la table pour le travailleur prêt à prendre le risque d’être contaminé et de contaminer ses proches. Cela porte un nom : criminel.
Les criminels sont au pouvoir. Ils ont désossé l’hôpital public et la Sécurité sociale qui l’organise, ils ont coupé la protection sociale des démunis, de l’APL à la réforme de l’Assurance-chômage en passant par celle de l’AME, ils ont poussé jusqu’au bout la logique de la rentabilité capitaliste et les voilà aujourd’hui réclamer, exiger de la grande majorité qu’ils ont appauvrie, de se serrer la ceinture d’un cran supplémentaire, d’aller au turbin quitte à choper cette saloperie qu’on ne sait pas soigner.
Derrière les beaux discours sur l’union sacrée, M. Macron demeure le porte-parole de la grande bourgeoisie et d’elle seule.
Monique Pinçon-Charlot, spécialiste de cette infime mais toute-puissante classe sociale, intervenante dans notre documentaire, nous avait confié début février sa crainte de voir la grande bourgeoisie pousser les travailleurs à la mort, se débarrassant ainsi d’une population devenue inutile du fait de la robotisation et de l’intelligence artificielle, lors des catastrophes climatiques à venir. De la crise écologique à la crise sanitaire, il n’y a qu’un pas.
L’humanité est en guerre contre le coronavirus. Il n’est pas certain que monsieur Macron et les siens appartiennent au camp de l’humanité.
Coronavirus : le Medef contre-attaque
🔴 Karl Ghazi, intervenant dans notre documentaire, révèle que même dans la crise que nous traversons, l’intérêt capitaliste s’oppose à l’intérêt général 🔴
⬇️ ⬇️ ⬇️
“Coronavirus : le Medef contre-attaque
Emmanuel Macron et tous les libéraux qui l’entourent chantent, depuis quelques jours, les louanges du service public de la santé, ce service public qu’ils n’ont eu de cesse de détruire depuis 30 ans.
Cette unanimité touchante et marquée du zèle du converti est accompagnée d’autres déclarations pour le moins inattendues : report d’une partie de la réforme de l’assurance chômage, de la réforme des retraites et, l’annonce hardie de la décision d’interdire les licenciements pendant la durée de l’épidémie, telle que rapportée par « Les Echos ».
« Le chef du gouvernement reçoit ce mercredi à 18 heures les partenaires sociaux sur « les réponses économiques et sociales » à la crise du coronavirus. Lundi, lors d’une conférence téléphonique avec les organisations patronales et syndicales, la ministre du Travail a demandé qu’on l’alerte si une entreprise engage des licenciements. « Pendant la période actuelle, c’est zéro licenciement », a-t-elle affirmé.
« La ministre a été extrêmement ferme », rapporte ce participant à la réunion téléphonique à laquelle le Medef n’aurait pu participer faute d’avoir réussi à se connecter. Muriel Pénicaud serait allée « très loin », ajoute-t-il. « Elle nous a sollicités pour faire remonter les informations localement aux Direccte [services extérieurs de l’Etat qui gèrent les plans sociaux] et, pour les plus grandes entreprises, directement à son cabinet » en cas de projet de licenciement. Cette interdiction de fait démarre au jour où a été décidée la fermeture des commerces , soit dimanche, selon la même source qui précise qu’« aucun plan de licenciement ne sera accepté dans la période ».
Le Medef n’a pas pu se connecter à la réunion, mais il s’est rattrapé depuis et son lobbying a payé :
«Interdire de licencier, je ne crois pas que nous en arrivions là». Le premier ministre Edouard Philippe a mis fin aux rumeurs ce mardi, sur France 2. «L’interdiction administrative des licenciements, comme elle a pu exister, elle n’est jamais, je crois, une solution totalement satisfaisante», a-t-il déclaré.
De son côté, Bruno Le Maire a beaucoup étonné en invitant les salariés de certaines entreprises encore ouvertes à… se rendre sur leur lieu de travail.
Ne cherchez pas la cohérence avec le discours martial d’Emmanuel Macron, avec la nécessité de confinement, avec les leçons de morale faites aux français : il n’y en a pas.
Plus inaperçu, l’arrêté du 15 mars signé du ministre de la santé (!) modifiant celui du… 14 mars. Le premier limitait strictement la liste des magasins ayant le droit d’ouvrir à ceux qui vendent des denrées alimentaires, ce qui semblait logique et cohérent.
Le second établit la liste des magasins… autorisés à ouvrir. La voici, jugez-en par vous-mêmes :
II. – Les établissements relevant de la catégorie M peuvent toutefois continuer à recevoir du public pour les activités figurant en annexe du présent arrêté.
Entretien et réparation de véhicules automobiles, de véhicules, engins et matériels agricoles
Commerce d’équipements automobiles
Commerce et réparation de motocycles et cycles
Fourniture nécessaire aux exploitations agricoles
Commerce de détail de produits surgelés
Commerce d’alimentation générale
Supérettes
Supermarchés
Magasins multi-commerces
Hypermarchés
Commerce de détail de fruits et légumes en magasin spécialisé
Commerce de détail de viandes et de produits à base de viande en magasin spécialisé
Commerce de détail de poissons, crustacés et mollusques en magasin spécialisé
Commerce de détail de pain, pâtisserie et confiserie en magasin spécialisé
Commerce de détail de boissons en magasin spécialisé
Autres commerces de détail alimentaires en magasin spécialisé
Les distributions alimentaires assurées par des associations caritatives
Commerce de détail de carburants en magasin spécialisé
Commerce de détail d’équipements de l’information et de la communication en magasin spécialisé
Commerce de détail d’ordinateurs, d’unités périphériques et de logiciels en magasin spécialisé
Commerce de détail de matériels de télécommunication en magasin spécialisé
Commerce de détail de matériaux de construction, quincaillerie, peintures et verres en magasin spécialisé
Commerce de détail de journaux et papeterie en magasin spécialisé
Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé
Commerce de détail d’articles médicaux et orthopédiques en magasin spécialisé
Commerce de détail d’aliments et fournitures pour les animaux de compagnie
Commerce de détail alimentaire sur éventaires et marchés
Vente par automates et autres commerces de détail hors magasin, éventaires ou marchés n. c. a.
Hôtels et hébergement similaire
Hébergement touristique et autre hébergement de courte durée lorsqu’il
constitue pour les personnes qui y vivent un domicile régulier
Terrains de camping et parcs pour caravanes ou véhicules de loisirs
lorsqu’ils constituent pour les personnes qui y vivent un domicile
régulier
Location et location-bail d’autres machines, équipements et biens
Location et location-bail de machines et équipements agricoles
Location et location-bail de machines et équipements pour la construction
Activités des agences de placement de main-d’œuvre
Activités des agences de travail temporaire
Réparation d’ordinateurs et de biens personnels et domestiques
Réparation d’ordinateurs et d’équipements de communication
Réparation d’ordinateurs et d’équipements périphériques
Réparation d’équipements de communication
Blanchisserie-teinturerie
Blanchisserie-teinturerie de gros
Blanchisserie-teinturerie de détail
Services funéraires
Activités financières et d’assurance
Ne cherchez pas la cohérence avec le discours martial d’Emmanuel Macron : il n’y en a pas.
La seule cohérence d’Emmanuel Macron, c’est que même en état de « guerre », le vrai général, ça reste quand même le Medef.”
– Karl Ghazi, 18 mars 2020
Bouillant
« Il n’y a pas de raison de traîner. » Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie d’Emmanuel Macron, au charisme aussi grand que ses idées sont neuves, conduit le démantèlement du secteur public français à marche forcée. « Notre objectif est de privatiser la Française des Jeux (FDJ) d’ici la fin du mois de novembre » a-t-il déclaré dimanche 1er septembre lors d’un entretien avec des journalistes d’Europe 1, Cnews et Les Échos, médias appartenant respectivement à Arnaud Lagardère, Vincent Bolloré et Bernard Arnault, qui peuvent se frotter les mains.
A grands renforts de propagande, dans laquelle les éditorialistes ultra-libéraux se font les auxiliaires du gouvernement, Bruno Le Maire a insisté sur l’idée que « courant novembre, les particuliers pourront acheter des titres » de propriété de la FDJ. « Je souhaite que les Français y participent le plus largement possiblement avec, par exemple, des actions gratuites en fonction de la durée de détention de ces titres. » Les Français, les particuliers, tous actionnaires, tous égaux, fin de l’histoire ?
Évidemment que les propriétaires détiendront les actions pour une durée longue : la Française des Jeux est une authentique poule aux œufs d’or ! Elle a rapporté 3,3 milliards d’euros à la collectivité publique sur la seule année 2017. Elle détient le monopole intégral de la vente physique de jeux à gratter, paris sportifs (à l’exception des courses hippiques, gérées par PMU) et loteries, à travers un réseau de 30.800 détaillants. Chaque année, 25 millions de joueurs achètent au moins un ticket auprès d’elle. Les milliards qui allaient jusqu’à présent dans les caisses publiques iront bientôt dans les coffres privés ; il serait fou de ne pas profiter.
Mais à qui appartiendra la Française des Jeux ? Aux « Français » ? Aux « particuliers » ? Bien sûr, les simples citoyens pourront acheter quelques actions, mais les riches propriétaires capitalistes, qui règnent déjà sur d’autres marchés, vont acquérir les titres par millions d’exemplaires. Ce seront eux, les grands gagnants dans cette affaire. Une fois de plus, la politique du gouvernement, qui ne possède d’autre pouvoir que de servir la grande bourgeoisie et mentir aux travailleurs, sert exclusivement la classe dominante.
Tout est une question de classe. Les ultra-libéraux crieront à l’archaïsme, mais ce sont bien eux qui dressent les paysans contre les ouvriers, les ouvriers contre les employés, les employés contre les privés d’emploi, les privés d’emploi contre les travailleurs immigrés, et ainsi de suite, divisant les classes opprimées, réduisant leurs chances de s’allier et combattre leurs véritables oppresseurs. Le chômage de masse, les délocalisations, l’appauvrissement des services publics, la baisse des subventions aux associations d’aide aux démunis, la hausse des loyers, l’augmentation des tarifs bancaires, l’accueil misérable réservé aux femmes et aux hommes qui voyaient en la France un espoir : tout est orchestré pour ne servir que les puissances de l’argent. François Hollande, qui est aussi digne de confiance que Patrick Balkany est intègre, disait : « Le monde de la finance, il n’a pas de nom, il n’a pas de visage ». Mais bien sûr que si ! Ils sont plus discrets que les stars de télé-réalité, mais à visage découvert, et se paient même le luxe d’apparaître chaque année en tête des classements Forbes et Challenges.
Ce ne seront pas d’autres individus que messieurs Arnault, Drahi, Bolloré, Pinault, Bouygues et consorts qui mettront la main sur la Française des Jeux. La communication du gouvernement selon laquelle les petits porteurs seront demain les propriétaires de la FDJ n’est que pur mensonge. Non seulement une poignée de capitalistes, au porte-feuille d’actions bien garni, se l’accapareront et toucheront année après année des dividendes phénoménaux ; mais en plus, ils deviendront les véritables maîtres du numéro 1 français des jeux d’argent, décidant des produits distribués, de leurs quantités, de leurs prix, des moyens publicitaires mis en œuvre pour les vendre, etc.
« Le rôle de l’État n’est pas de s’occuper des jeux de tirage et de grattage » tente d’assurer le ministre de l’Économie. Si l’on accepte le principe des jeux de tirage et de grattage, ce qui peut être raisonnablement contesté, tant les jeux d’argent reflètent la réalité d’un monde où un gagnant bat des millions de perdants, et où l’on ne peut plus compter que sur un miracle pour s’extraire de la pauvreté ; alors, faut-il les confier à la puissance publique ou à l’appétit de la grande bourgeoisie ? Parce que cette dernière ne voudra qu’une chose, comme toujours : multiplier les profits. Quitte à être moins regardante sur les enjeux de santé publique posés par ce business pas comme les autres, c’est une certitude.
La précipitation d’Emmanuel Macron, car c’est bien lui qui se trouve derrière Bruno Le Maire, en annonçant aujourd’hui que l’affaire sera bouclée dans deux mois, est une démonstration de sa fébrilité. Le Parlement avait voté la privatisation de la Française des Jeux en même temps que celle d’Aéroports de Paris. Dans le second cas, la droite, qui n’a pas manqué d’être hypocrite, s’est insurgée – tant et si bien qu’une alliance parlementaire a permis de lancer une procédure de référendum d’initiative partagée, sur la privatisation d’ADP, avec une pétition en ligne que nous vous invitons à signer. Mais soyons clairs : si la société Aéroports de Paris, première frontière de France et qui ne se résume pas à une galerie commerciale, ne doit pas être confisquée par des puissances privées, la question de la Française des Jeux est encore plus importante.
C’est pour éviter que le débat ne s’installe, que les arguments rationnels permettent de peser le pour et le contre, que la raison ne l’emporte, et parce qu’il sait que l’automne sera bouillant, que le gouvernement appuie sur l’accélérateur. Il sait parfaitement que la privatisation d’une entreprise aussi impliquée dans le quotidien de millions de Français, et aussi profitable, constitue un scandale de tout premier ordre. Sa politique est brutale pour l’écrasante majorité de notre pays, nous l’avons vu avec la suppression de l’ISF et la hausse de la CSG, nous le verrons avec la réforme de l’assurance chômage puis celle des retraites ; ce sera moins évident, mais tout aussi tragique, avec les privatisations à marche forcée qui anéantiront petit à petit ce qu’il reste de notre patrimoine public. Le patrimoine de ceux qui n’ont rien.
Dés
Les dés sont jetés : la Française des Jeux (FDJ) sera privatisée d’ici la fin de l’année 2019, dans six mois tout au plus. Le transfert du mastodonte français des jeux d’argent de la propriété publique vers des capitaux privés se trouve être ni plus ni moins qu’une méga-bombe prête à exploser.
En 2017, dernière année dont nous disposons des chiffres détaillés, la FDJ voyait son chiffre d’affaires dépasser les 15 milliards d’euros, dont 3,3 milliards d’euros ont été redistribués à la collectivité. En situation de monopole intégral de la vente physique de jeux d’argent, l’entreprise bénéficie d’un réseau de 30.800 détaillants. Les jeux à gratter, les nombreuses loteries et les paris sportifs en pleine expansion seront désormais aux mains d’acteurs privés surpuissants, les futurs principaux actionnaires d’une poule aux œufs d’or.
L’État se sépare donc de l’entreprise publique la plus rentable jamais mise sur pied. Chaque année, 25 millions de joueurs achètent un ticket auprès de la FDJ, dont au moins 600.000 sont tombés dans le piège de l’addiction. Nul doute que les capitalistes qui rachèteront la FDJ, probablement pour une bouchée de pain au vu des gains titanesques qu’elle leur rapportera, ne seront, pas plus que l’actuelle direction, soucieux des effets parfois dévastateurs du rêve de l’argent facile. Rêve dont la poursuite se traduit souvent en cauchemar bien réel pour le porte-feuille, la vie sociale et la santé du parieur.
C’est bien sur ce rêve que se construit le jeu d’argent : les simples travailleurs espèrent devenir riches en touchant le jackpot, pour offrir à leurs proches le meilleur confort matériel, et pourquoi pas constituer un capital pour leur assurer une rente juteuse. Le jeu d’argent repose sur le même principe que le système qui régit le monde qui nous entoure, le capitalisme : pour un gagnant, il y a des centaines, des milliers voire des millions de perdants. Dans une France gangrenée par le chômage de masse et la régression sociale, causes de désespoir, miser semble le seul échappatoire, miser encore et encore s’il le faut.
En apparence, la privatisation changera peu de choses : les tirages d’Amigo auront lieu 250 fois par jour, les supers jackpots du Loto marqueront les vendredi 13, Thomas Thouroude fera la pub de ParionsSport et des jeux à gratter pseudo-caritatifs seront tirés en éditions limitées. Tout cela continuera. Mais les coulisses seront transformées : les lobbyistes de la FDJ, déjà au nombre de 300 à Bruxelles, se multiplieront, cette fois pour le compte d’investisseurs engagés dans d’autres secteurs ; les gigantesques bénéfices seront transférés dans des paradis fiscaux, puisqu’il n’y a aucune frontière pour les capitaux ; les gains, enfin, n’iront plus vers l’État et ses services publics mais dans les coffres pleins à craquer de la grande bourgeoisie financière.
Du point de vue des finances publiques, de l’économie la plus basique comme de la prévention des risques, la privatisation de la Française des Jeux est un scandale sans précédent. Le gouvernement Macron poursuit, plus qu’aucun autre avant lui, la vente aux enchères de nos trésors nationaux. Avec pour commissaire-priseur un Bruno Le Maire, dont la malhonnêteté et l’incompétence reviennent à jouer le destin de notre pays sur un coup de dés perdu d’avance.