[Vidéo] Fortunes et Misères du Monde en 2019

🔴 NO COMMENT 🔴

🔥 Effroyable contraste entre une poignée de milliardaires qui confisquent les richesses et les masses de femmes, hommes et enfants plongés dans la misère. En 2019, à l’échelle planétaire et hexagonale.

➡️ Pas de commentaire mais une musique entraînante, comme une invitation à la solidarité des classes populaires : la reprise de Shape of You de Ed Sheeran par Ahmed Alshaiba et Mehdi Ryan.

📣 Pour plus de vidéos et d’enquêtes, abonnez-vous à notre chaîne YouTube.

Privilèges

C’est une bonne journée pour l’homme le plus riche de France. Ce 19 juin 2019, la fortune de Bernard Arnault a dépassé les 100 milliards de dollars, le rapprochant de Bill Gates (106 Md $) et Jeff Bezos (119 Md $).

Avec ces quelque 89 milliards d’euros, son capital équivaut à 781.387 patrimoines médians des Français. Le patrimoine médian est un indice de l’économie réelle : 50% de la population française ont davantage, 50% ont moins. Il s’élève à 113.900 euros et stagne depuis de longues années.

Le patrimoine de Bernard Arnault, lui, ne stagne pas. Dans la seule journée du mardi 18 juin, sa fortune a gonflé de 2,88 milliards de dollars, soit 2,56 milliards d’euros. En 2019 en France, un salarié à temps plein gagnant le SMIC voit ses journées de 7 heures lui attribuer 70,21 euros bruts. Autrement dit, la journée du 18 juin de Bernard Arnault lui a rapporté 36.462.042 fois plus qu’une journée de travail au SMIC français.

Qu’est-ce qui justifie qu’un homme détienne un patrimoine 780 mille fois plus important que celui du Français moyen ? Quelle excuse pouvons-nous imaginer au fait de gagner dans la même journée 36 millions de fois plus qu’un Smicard ?

Les privilèges existent toujours dans notre pays, ils se sont simplement fondus dans le seul dieu-argent et ont été enrobés d’une idéologie en propagande constante pour faire avaler la pilule aux travailleurs modestes. Combien d’emplois pourraient être créés si l’on partageait 99% de la fortune des ultra-riches, leur laissant de quoi voir venir pour leurs vieux jours ? Combien de services publics développés, renforcés, humanisés et combien d’accès gratuits à la santé, à l’éducation, aux transports ? La vie de toutes et tous s’en trouverait améliorée et grandie.

Les nouvelles années folles qui marquent notre époque sont aussi celles de la croisée des chemins. Ces privilèges du « nouveau monde », du « monde libre », de cette planète et cette humanité écrasées toutes entières par la seule logique du marché, de la concurrence et du profit ; ces privilèges méritent d’être abolis. La crise écologique, le péril fasciste, le chômage de masse, l’incertitude pour l’avenir de nos proches et de nous-mêmes – tout cela nous a été apporté, ou plutôt imposé, malgré les formidables richesses dont notre société regorge, par le capitalisme. Le temps est venu de poser la question de son impératif et définitif dépassement.

Milliards

Il est des sommes que le commun des mortels rencontre des difficultés à se représenter. La formidable expansion des richesses sous l’ère capitaliste de l’Histoire humaine nous oblige, pour en prendre la mesure, à la compter en une multitude de milliards. Quand bien même l’écrasante majorité des Français ne verront jamais plus de quelques milliers d’euros sur leurs comptes courants ou livrets d’épargne.

100 Milliards, c’est cent fois la collecte pour Notre-Dame-de-Paris, mais ce n’est qu’un dixième de l’évasion fiscale opérée par les riches capitalistes et leurs multinationales dans l’Union européenne. 100 Milliards, c’est le pallier dépassé très récemment par les fortunes privées des individus les plus opulents de la planète. Selon les statistiques les plus récentes, Bill Gates cumule 101,6 Milliards de dollars, quand le patron d’Amazon et homme le plus riche du monde culmine à 158,1 Milliards de dollars. Propulsé à la troisième place du classement international des plus hauts patrimoines, Bernard Arnault peut compter sur un capital de 92,1 Milliards de dollars d’après les derniers chiffres. Cocorico !

Ainsi, la fortune de Jeff Bezos s’approche du PIB nominal de l’Algérie, tandis que celle de Bernard Arnault dépasse allégrement l’ensemble des recettes de l’impôt sur le revenu en France. Mais ce n’est pas là le seul exemple de folie de la société capitaliste. Le 26 juillet 2018, l’entreprise étasunienne Facebook a connu une chute vertigineuse de sa valeur boursière : durant les six heures et demie d’ouverture de séance à Wall Street, la firme de Mark Zuckerberg a perdu 119 Milliards de dollars. Autrement dit, un effondrement de plus de 5 millions de dollars par seconde. Pour revenir à notre hexagone, l’aide publique en France aux entreprises privées représente 200 milliards d’euros chaque année, essentiellement captée par les multinationales.

En 2019, le SMIC brut annuel français s’établit à 18.306 euros. 100 Milliards, ce sont 5 millions et demi d’années de travail au SMIC – à temps complet. Pour donner une petite idée, il y a cinq millions d’années, l’Australopithèque n’était pas encore apparu et nos ancêtres étaient difficilement dissociables des chimpanzés. Le poids de 100 Milliards en billets de cent dollars, qui pèsent environ un gramme chacun, dépasse les 1.000 tonnes. Avec son capital, si Jeff Bezos vivait jusqu’à l’âge de 115 ans, il pourrait dépenser 300.000 dollars par heure sans interruption, et il lui resterait encore 315 millions de dollars pour son enterrement.

Sous le capitalisme, les êtres humains n’ont pas tous la même valeur.